Après avoir exploré l’importance de la socialisation et ses principes fondamentaux, y compris le rôle crucial du cours de maternelle pour chiots, passons à des recommandations concrètes pour assurer une présentation réussie de la nouveauté.
La première et la plus importante des règles est simple: respectez le rythme du chien. Laissez le chien approcher à son propre rythme sans l’appâter avec de la nourriture. Laissez-le libre de s’éloigner ou même de quitter s’il le souhaite. Cette approche est cruciale pour éviter toute immersion qui pourrait rendre le chiot réactif plutôt que de lui faire comprendre que la nouveauté est sûre et agréable! Suivre le rythme du chien et comprendre son langage corporel donne toujours les meilleurs résultats, même si parfois on pourrait avoir l’impression de pouvoir accélérer les choses.
Introduisez de la nouveauté quotidiennement, mais pas en quantité excessive et surtout, lorsque votre chiot est en pleine forme. Évitez de présenter de nouveaux objets lorsqu'il est fatigué, affamé ou préoccupé. Privilégiez de courtes expositions aux moments opportuns plutôt que des expériences prolongées qui pourraient tout simplement submerger le chiot d’émotions.
Augmentez l’intensité des stimuli uniquement lorsque votre chiot est confiant. Laissez-le vous guider. Le but n’est jamais de créer de l’incertitude chez votre animal. Au contraire, visez à maintenir la confiance du chien tout au long du processus.
Cette thématique a déjà été explorée en long et en large dans un article précédent, mais en ce qui concerne la socialisation, que devrait-on faire en attendant que le chiot soit prêt à être socialisé avec le monde extérieur? Pendant que votre chien se pose tranquillement à la maison et s’adapte à sa nouvelle famille, il est possible de commencer à présenter des objets du quotidien.
Comme mentionné précédemment, l’opinion du chiot sur certains objets avec lesquels il n’aura pas à interagir peut être neutre plantes, jouets d’enfants, poubelles, aspirateur, etc.). Dans plusieurs cas, il suffit de les utiliser ou de les présenter à distance du chiot et de le laisser inspecter à son rythme en s’assurant de ne pas les présenter à une intensité qui pourrait être effrayante. Par exemple, plusieurs chiots ont peur des balayeuses, car les propriétaires ne se sont pas souciés de l’intensité avec laquelle les premières présentations ont eu lieu. N’ayez crainte, nous y reviendrons sous peu. Lorsque nous désirons que le chiot ait une conception neutre d’un objet, l’usage de la nourriture n’est pas nécessaire. Cependant, si le chiot a déjà une conception négative suite à une expérience désagréable ou simplement s’il semble avoir une inquiétude innée pour un objet, la nourriture sera un allié précieux pour changer son émotion.
La première étape consiste à séparer les stimuli. Évitez de présenter un aspirateur (vue), pendant qu’il est en fonction (son) et en déplacement (mouvement).
Il est plus efficace de laisser l’aspirateur visible pendant plusieurs minutes, permettant au chiot de l’explorer à son rythme.
Lorsque le chiot est à l’aise avec l’apparence de l’objet, démarrez la balayeuse dans une autre pièce sans la faire bouger, et la laisser allumée pendant plusieurs minutes. Laissez le chiot naturellement curieux inspecter l’aspirateur en marche à son rythme. Vérifiez ensuite si le chiot est prêt à jouer près de l'objet ou à ingérer de la nourriture pour valider son niveau de confort.
Lors d’une autre session (car on ne veut pas faire de longues expositions et on veut que le chiot soit toujours en pleine forme lors des expositions), commencez à déplacer l'aspirateur comme si vous le passiez, avec le moteur éteint et le chien à distance. Il pourra alors observer de loin et décider de s’approcher ou non. On évite de se déplacer en direction du chiot ou de faire de grands mouvements.
Ce n’est que lorsque le chiot sera complètement à l’aise avec les trois stimuli indépendamment que vous pourrez commencer à les jumeler. Encore une fois, assurez-vous que le chiot est à distance au début et soyez prudent pour éviter de vous approcher trop rapidement.
Cette procédure est similaire pour tous les objets que le chien n'a pas expérimentés négativement et que vous souhaitez rendre neutres dans son esprit.
Si votre chiot a déjà une opinion négative ou si vous souhaitez qu'il apprécie un objet (par exemple, un coupe-griffe, une brosse, un séchoir, etc.), suivez les étapes précédentes, mais ajoutez l’utilisation de nourriture exceptionnelle. Le jumelage avec cette nourriture fera toute la différence. Utilisez quelque chose que le chiot n'obtient que très rarement et adore, comme de la saucisse, de la viande bouillie, du fromage fort, de la viande à sandwich, de la nourriture en conserve, etc.
Voici un exemple de procédure avec un séchoir. Les stimuli plus susceptibles d’être problématiques sont: l’objet lui-même (la vue), le son du séchoir (l’audition) et la sensation de l’air sur le poil (le toucher).
Commencez par présenter le séchoir au chiot. Deux secondes après que le chiot ait vu le séchoir, une pluie de gâteries exceptionnelles commence. Tant que le séchoir est présent, les gâteries continuent de pleuvoir! Puis, cachez l’objet et arrêtez de donner de la nourriture. Prenez une courte pause de quelques dizaines de secondes.
Répétez la procédure de la même manière. Idéalement, alternez la présence de l’objet et sa disparition plusieurs fois au cours d’une séance de quelques minutes. Vous saurez qu’il est temps de passer à l’étape suivante quand le chiot ne prêtera plus attention à de l’objet, mais fixera avec beaucoup d’intérêt le lieu d’où les gâteries surgissent ou semblera heureux de voir l’outil apparaître. Une fois cette association faite pour le chiot, passez au stimulus suivant.
La prochaine étape est similaire, mais cette fois, le séchoir sera visible tout au long du processus. Loin du chiot, allumez le séchoir et à ce moment les gâteries se mettront à pleuvoir environ 2 secondes après le début du son du séchoir. Après quelques secondes, éteignez le séchoir, les gâteries cesseront également. Ces séances doivent être courtes et inclure de nombreuses pauses. Il sera temps de passer à l’étape suivante lorsque le chiot sera visiblement ravi d’entendre ce son ou lorsque vous verrez qu’il anticipe l’arrivée de la nourriture. Faites un test, si vous démarrez le séchoir alors qu’il est dans une autre pièce, arrive-t-il en courant? Si oui, vous êtes prêt à passer à l’étape suivante.
Pour la dernière étape, intégrez le toucher. Allumez le séchoir sans mouvement (le chiot doit être à l’aise avec sa présence et son bruit), mais la nourriture apparaît seulement lorsque le chiot s'approche du séchoir et se trouve dans le courant d’air. Laissez le contrôle au chiot, ne bougez en aucun temps le séchoir, il doit prendre la décision de se “sécher” lui-même pour obtenir de la nourriture. En lui laissant le contrôle, vous verrez qu’il appréciera davantage l’expérience et demandera à se faire sécher plutôt que d'éviter le processus, contrairement à d'autres chiots qui n'ont pas suivi cette procédure.
Cette approche peut être appliquée de manière similaire pour d'autres objets. Il suffit de décomposer chaque composante et de progresser étape par étape.
Après quelques jours passés dans le confort de la bulle familiale, votre petit protégé devrait avoir acquis la confiance nécessaire pour rencontrer des gens à la maison ou même à l’extérieur. Puisqu’on désire que le chiot adore les humains, l’usage de la nourriture est fortement recommandé lors de toutes les rencontres.
Assurez-vous de rencontrer une grande variété de personnes, pas seulement les mêmes 15-20 amis et membres de la famille proches. Assurez-vous que la personne désire rencontrer votre chiot et accepte de suivre vos indications. Il est essentiel que vous soyez ici un excellent lecteur du langage corporel de votre chiot et que vous ayez ses intérêts à cœur. Par exemple, ne laissez pas un étranger approcher si votre chiot se couche sur le dos avec l’apparence de vouloir se faire flatter le ventre, il est probablement terrorisé.
Évitez également de laisser les gens prendre votre chiot, il doit pouvoir se retirer s’il le souhaite! Demandez plutôt aux gens de s'accroupir et de permettre au chiot de les sentir. Si le chiot semble confiant et démontre un intérêt pour l’interaction, la personne peut alors caresser votre chiot, mais seulement lorsque le chiot semble en faire la demande. Après quelques secondes de contact, rappelez votre chiot vers vous pour lui donner de la nourriture. Laissez ensuite le chiot décider s'il souhaite retourner vers l'étranger ou passer à autre chose. Il est important que la nourriture provienne de vous, pour récompenser l’interaction avec l’étranger plutôt que d'être utilisée comme appât dans les mains de l’inconnu. N’hésitez pas à mettre fin à une rencontre si votre chiot semble mal à l’aise ou si la personne ne respecte pas vos consignes.
Dans la conception du chiot, les enfants ne sont pas des petits humains, mais bien une espèce distincte. Ils sont souvent bruyants, énergiques et imprévisibles. Les rencontres avec les enfants doivent se faire exactement comme avec les adultes, mais avec une vigilance accrue. Choisissez un moment où l'enfant est calme et coopératif. Toujours un seul enfant à la fois, on n'encercle jamais le chiot et on s’assure que l’enfant restera en place. On s’assure qu’il est en mesure de respecter nos consignes et qu’il ne pourchassera jamais le chiot.
L'importance de préparer le chien à divers sons du quotidien est souvent négligée. De nombreux bruits resteront simplement neutres et sans signification particulière pour l'animal. Cependant, les sons plus forts et imprévisibles peuvent être effrayants pour votre pitou. C’est pourquoi je vous conseille d’aller à la “chasse” de certains sons pendant la période de socialisation de votre chiot afin d’éviter des situations problématiques. Je fais référence ici aux bruits du trafic automobile, aux camions à vidanges, aux bruits de constructions, aux feux d’artifice et au fameux tonnerre!
L'idéal est d'exposer directement votre chiot à ces éléments en conservant une grande distance au début tout en observant le niveau de confort du chien. Il devrait être libre de s’approcher ou de s’éloigner de la source sonore. À chaque son plus fort, offrez de la nourriture savoureuse au chiot.
Si vous ne pouvez pas vous rendre sur place pour une expérience complète, une trame sonore peut s'avérer utile. À ce stade, il est important de jouer avec l’intensité en ajustant le volume. Commencez avec un volume très bas et augmentez progressivement lorsque vous constatez que le chiot est confiant et continue de consommer la nourriture sans hésiter.
On a beaucoup moins de contrôle lorsque dame nature se déchaîne, cependant des stratégies peuvent être mises en place pour tirer parti de la situation. Lors des premières expositions, veillez à réduire au maximum l'intensité des stimuli associés à la tempête : fermez fenêtres et rideaux, faites jouer un fond sonore pour masquer le tonnerre ou rendez-vous au sous-sol avec votre chiot. Ensuite, comme vous le feriez avec une trame sonore, offrez de la nourriture exceptionnelle à chaque son plus fort que les autres. Essayez d’être vous-même détendu pour ne pas manifester à votre chiot qu’il a raison de s’inquiéter. Cependant, si votre petit ami à quatre pattes éprouve de la peur et cherche à se cacher, laissez-le se réfugier à un endroit apaisant. N’hésitez pas à le réconforter et à continuer à lui offrir de la nourriture lorsqu’il est confronté à un son effrayant.
Que faire si votre trousseau de clés tombe au sol, provoquant une réaction de sursaut chez votre chiot qui s'enfuit en courant ? Idéalement, commencez à lui parler d’une voix enjouée et offrez-lui de la succulente nourriture pour tenter de dédramatiser la situation: “Bravo Bingo! Wow c’était un gros son épeurant! Tu as bien géré ça, bon garçon!”. Ensuite, laissez-le se remettre de ses émotions. Une fois apaisé, vous pouvez envisager de réintroduire ce son, mais à une intensité moindre (par exemple: en faisant simplement bouger vos clés ou en les laissant tomber d’un centimètre sur une surface molle), tout en associant toujours ce son à une récompense délicieuse. En suivant une approche méthodique, vous devriez obtenir un chien qui adore entendre tomber vos clés après quelques courtes séances.
L’élément crucial ici est de ne rien laisser au hasard. Choisissez soigneusement les compagnons de jeu. Tout d’abord, oubliez les parcs à chiens pendant la période de socialisation, car ils ne sont pas sûrs en ce qui concerne la transmission des maladies, et surtout, vous n’avez pas le contrôle des chiens qui seront présents. Assurez-vous que les chiens que vous présenterez à votre chiot sont exempts de maladies et qu’ils sont réputés pour être de bons partenaires pour les chiots. Si c’est un partenaire adulte, il doit être social, patient et capable de s’adapter naturellement à jouer avec un chiot. En général, les rencontres entre chiots présentent moins de risques jusqu'à environ 16 semaines.
Lors des présentations entre chiens, assurez-vous de bien comprendre le langage canin et soyez prêts à superviser la période de jeu. Une formation à cet effet est fort utile. Si vous n'êtes pas sûr de comment exécuter un test de consentement ou si vous ne connaissez pas les éléments d'un bon jeu entre chiens, il est préférable de demander conseil à un professionnel avant d'initier les premières sessions de jeu.
Lorsque vous croiserez des chiens inconnus à l’extérieur, évitez les rencontres directes (surtout en laisse!) et apprenez à votre chiot que dès qu’il voit un chien lors de la marche, vous commencerez à lui offrir de l’excellente nourriture tout en poursuivant votre marche en ignorant son congénère à quatre pattes. Ainsi, vous apprendrez à votre chien à apprécier croiser ses amis tout en concentrant son attention sur vous, plutôt que de tirer sur la laisse pour rencontrer un éventuel compagnon. Vous nous remercierez à l'adolescence !
“Pas de problème, mon chien se laisse faire!” Si vous saviez à quelle fréquence cette phrase est prononcée lorsqu’il s’agit d’entraînement aux manipulations dans les cours de maternelle. Il est vrai que plusieurs chiots se laissent manipuler aisément les pattes, les oreilles, la queue ou la gueule, mais ce sont des chiots. Ils ne démontrent pas encore toute l'étendue de leur personnalité; on en reparlera à l’adolescence! Lorsque le chiot est jeune, il tolère beaucoup plus de choses que lorsqu’il est adolescent ou adulte. C’est pour cette raison qu’il faut absolument qu’il ADORE être manipulé par l’humain plutôt que de simplement tolérer ou être indifférent en apparence. Comme nous l’avons vu précédemment, changer une émotion pour qu’elle devienne positive passe par l’utilisation de la nourriture.
La procédure ici est assez simple et similaire d’une partie du corps à l’autre. Débutez avec un contact physique où le chiot est à l’aise. Par exemple, s’il recule sa patte lorsque vous approchez la main pour la saisir, vous pouvez simplement avancer la main vers sa patte sans la toucher. Vous pouvez également commencer par toucher l’épaule du chien, si c’est bien toléré. Vous pouvez ensuite graduellement descendre jusqu’au bout la patte au fil des exercices.
Voici donc les étapes:
Touchez ou approchez la main vers le chien selon son niveau de confort (la nourriture exceptionnelle doit alors être cachée dans la pochette, dans le dos ou dans un bol hors de portée)
Après que le geste ou le contact ait eu lieu, utilisez l’autre main pour aller chercher la nourriture qu’on donne au chien. Continuez de nourrir aussi longtemps que votre main touche le chiot.
Après quelques secondes, retirez les deux mains en même temps (celle qui touche et celle qui nourrit), puis prenez une pause de plusieurs secondes.
Assurez-vous que tout au long du processus le chiot soit libre de partir ou de simplement cesser le contact. Gardez les séances très courtes (2-3 minutes) et respectez le rythme du chien. Assurez-vous qu’il aime se faire manipuler au niveau des pattes, des oreilles, de la gueule et de la queue. Encore une fois, un cours de maternelle donné par un intervenant qualifié vous aidera à bien maîtriser cette technique.
Il est important de présenter adéquatement tous les moyens de transport auxquels votre chiot sera exposé en tant qu’adulte. Encore une fois, les mêmes conseils sont de mise: allez-y de façon très graduelle. Par exemple, commencez par de très courtes promenades en voiture. Si le chien démontre déjà des signes d’inconforts, il sera peut-être nécessaire de commencer par présenter seulement l’habitacle sans déplacement. Par la suite, vous pourrez envisager d’ajouter le son du moteur et éventuellement des déplacements de quelques mètres seulement, toujours en incluant de la nourriture d’exception dans ces interventions. Il sera plus facile d’être deux pour bien exécuter ces exercices.
Si le chien tolère bien les promenades en voiture, gardez tout de même les sorties courtes et assurez-vous qu’elles mènent à des endroits agréables, pas uniquement chez le vétérinaire ou le toiletteur!
De nombreux chiots ont le mal du transport, ce qui fait que les premières expositions sont souvent associées à quelque chose de très négatif. Si c’est le cas pour votre animal, consultez un vétérinaire pour obtenir une prescription d’anti-nauséeux pour vos plus longues sorties et continuez à travailler les expositions dans l’auto à l’arrêt ou lors de minuscules déplacements (ex.: déplacer l’auto uniquement de quelques mètres dans la cour).
Les nouveaux lieux regorgent de nouvelles odeurs, de nouveaux objets, de nouvelles personnes, de nouveaux animaux, ce qui peut facilement submerger votre chiot. Voici quelques conseils pour que tout se déroule harmonieusement:
Choisissez des moments de la journée qui sont plus tranquilles, en vous assurant que l’endroit est peu fréquenté à ce moment.
Optez pour des sorties courtes afin de ne pas épuiser votre chiot.
Assurez-vous toujours d’avoir suffisamment d’espace pour vous éloigner de l’action si nécessaire.
Lorsque vous estimez que votre chiot est prêt à s’approcher de l’action, vérifiez qu’il accepte encore de jouer avec vous et de prendre de la nourriture. S’il accepte la nourriture, mais qu’il la prend de manière plus sèche et tendue, il sera nécessaire de s’éloigner pour lui permettre de se détendre davantage.
Portez toute votre attention à votre chiot; ce n’est pas le temps de répondre à vos messages sur votre téléphone ou d’avoir une grande discussion avec un passant.
Certains endroits tels que la clinique vétérinaire et le salon de toilettage nécessitent un travail de socialisation plus intense, car les expériences que votre chien y vivra sont généralement considérées comme étant négatives pour la majorité des animaux. Puisque les premières expositions sont cruciales, il sera très utile de vous rendre dans ces lieux avant même que des interventions soient nécessaires, comme un vaccin ou un toilettage complet.
Dès le plus jeune âge de votre chiot, rendez-vous dans ces endroits simplement pour organiser une “fête” de nourriture avec lui, de sorte qu’il anticipe de façon optimiste les visites futures. Lorsque le moment sera venu pour un vrai rendez-vous, assurez-vous de choisir un professionnel qui connaît le comportement canin et qui saura respecter le langage corporel de votre chiot. Il sera également nécessaire que vous soyez présent tout au long du rendez-vous pour accompagner votre chien et lui offrir de la nourriture pour que cette expérience laisse des traces positives. Après tout, vous êtes l'expert de cet animal, capable de juger de son niveau de confort.
Au besoin, référez-vous aux listes des vétérinaires ayant une formation en réduction du stress en clinique ou des toiletteurs travaillant en collaboration avec l’animal.
Malgré toutes nos précautions, l’imprévisible surviendra. Voici comment réagir dans ces situations.
Si votre chien démontre de la peur, refuse d’avancer, tente de fuir ou ne veut plus manger, prenez immédiatement de la distance et attendez quelques minutes. S'il tente de se réengager envers ce qui lui a fait peur de lui-même, tant mieux ! Sinon, cessez les expositions pour aujourd'hui et changez-lui les idées. Votre chiot aura certainement besoin de dormir après cette expérience difficile.
Si, malgré tous vos efforts, votre chiot semble régulièrement récalcitrant face à la nouveauté, n’attendez pas et contactez un professionnel dès maintenant. Les choses ne risquent pas de s’améliorer d'elles-mêmes. Votre chiot aura besoin d’une aide un peu plus soutenue pour vaincre sa timidité. Il faut agir maintenant afin d’éviter que votre chiot se transforme en adulte craintif et méfiant.
Il serait également profitable de contacter un intervenant qualifié si votre chien:
semble timide ou nerveux dès qu’il sort de la maison,
évite la nouveauté,
se sauve, salive, tremble ou halète lorsqu’il entend des sons qu’il ne connaît pas,
prend plusieurs secondes à se remettre de ses émotions après avoir fait le saut ou avoir vécu une émotion stressante,
se cache dans la maison,
grogne ou tente de mordre (on ne parle pas de mordillements ici!),
est difficile à manipuler,
devient tendu lorsque vous approchez de sa nourriture.
Je comprends que la lecture de cet article peut être inquiétante pour les nouveaux propriétaires. On semble avoir si peu de temps et tant de choses à faire, mais mieux vaut être conscient de cette étape importante dans le développement de votre chiot, vous aurez au moins la satisfaction d’avoir fait ce qui était en votre pouvoir, et c’est déjà énorme!
Surtout, n’oubliez pas que vous n’avez pas besoin d’être seul pendant cette période charnière de la vie de votre chiot. Au contraire, c’est le temps ou jamais d’être bien accompagné par un professionnel.